Dans leur article publié sur Gyneco-Online, le Dr Christine Levêque et le Dr Émilie Joyeux livrent une analyse stratégique et scientifique sur la place essentielle de la médecine intégrative et des soins de support dans la prise en charge de l’endométriose. Leur approche s’inscrit dans l’urgence d’une amélioration réelle de la qualité de vie pour les 10% de femmes en âge de procréer concernées par cette maladie chronique.
L’endométriose : comprendre la complexité pour dépasser les limites des traitements classiques
L’article souligne d’abord l’insatisfaction persistante des patientes : douleurs, fatigue, impact psychologique et sentiment d’incompréhension trop fréquent lors du parcours médical traditionnel. Les traitements pharmacologiques – hormonothérapie ou antalgiques – n’apportent souvent qu’une réponse partielle, limitée par leurs effets secondaires et leur efficacité incomplète. C’est pourquoi l’intégration de thérapeutiques complémentaires et de soins de support s’impose comme une nécessité scientifique et humaine.
Les mécanismes douloureux : une triple dimension physiopathologique, neuropsychique et psychosociale
- Douleurs périphériques et centrales : Les auteures détaillent la part respective des contractions utérines anormales, d’un déséquilibre hormonal et de la sensibilisation du système nerveux central.
- Lien entre douleur et émotions : Les circuits de la douleur sont étroitement reliés aux centres émotionnels du cerveau, si bien que le stress chronique, les antécédents traumatiques ou encore une anxiété persistante aggravent les douleurs.
- Conséquences sur les résultats chirurgicaux : Même après chirurgie, la sensibilisation centrale et les impacts psychiques peuvent entretenir la douleur et réduire l’efficacité attendue du geste. D’où la nécessité d’agir aussi sur l’environnement émotionnel et psychosocial des patientes.
Les solutions intégratives : pluridisciplinarité, sur-mesure et éducation thérapeutique
Les auteures insistent sur la personnalisation et la continuité des soins :
- Intégration des compétences (médecin, sage-femme, kiné, soignant, psychologue…).
- Importance d’outils validés pour évaluer et ajuster en continu la qualité de vie, l’intensité de la douleur et l’impact fonctionnel.
- Place centrale donnée à l’éducation thérapeutique du patient (ETP) : informer, outiller, redonner de l’autonomie aux patientes.

Figure : Approches thérapeutiques complémentaires – Endométriose – GynecoOnline
Le concept de médecine optimisée : innovation, humanisme, évaluation continue
Christine Levêque et Émilie Joyeux proposent le modèle de la « médecine optimisée », où la qualité de vie prend une place égale à celle de l’efficacité technique du soin. Ce modèle se caractérise par :
- Une expertise sur la douleur pelvi-périnéale : compréhension fine des mécanismes, choix des interventions les plus adaptées.
- Un parcours coordonné et pluri-professionnel : chaque étape s’intègre dans une stratégie globale et personnalisée.
- L’éducation thérapeutique : au cœur du changement d’échelle, elle autonomise la patiente et améliore l’adhésion.
- Évaluation continue : recours à des questionnaires, entretiens motivationnels et outils digitaux pour mesurer l’impact réel sur la vie de la patiente.
Un impact démontré et des perspectives ambitieuses
L’article conclut que la priorité des années à venir doit être l’inclusion systématique des approches intégratives et des soins de support dans les parcours endométriose, en combinant les solutions physiques, émotionnelles et éducatives. Seule une communication empathique et une alliance thérapeutique renforcée permettront d’obtenir une amélioration mesurable et durable de la qualité de vie.
Ce travail pose les bases d’une réinvention du standard de la prise en charge, avec la patiente véritablement actrice de sa santé, et la médecine optimisée comme boussole scientifique et humaine.
Pour approfondir : article intégral sur Gyneco-Online, rubrique « Place des soins de support et de la médecine intégrative dans l’endométriose » rédigé par Dr Christine Levêque et Dr Émilie Joyeux.